Je fais partir de ces noms qui ne figurent pas sur vos listes.
Je suis passionné de musiques urbaines et si j’écris cette lettre, c’est parce que de vous je ne reçois que du mépris.
Monsieur l’ministre depuis 10 ans, nous raflons tous les prix.
Nous sommes premiers devant l’makossa et le Bikutsi.
Nos ziks sont sollicités dans tous les pays d’Afrique.
La diaspora nous invite c’est la preuve qu’on est tangible.
Toutes vos cérémonies, c’est nos musiques qui les animent.
Dans toutes vos limousines c’est nos musiques qui y retentissent.
Et même dans vos logis nous sommes présents dans vos playlists.
Quand il s’agit des droits d’auteurs, nous ne sommes plus dans vos listes.
Monsieur l’ministre pourquoi tant d’ mépris pour la zik urbaine ?
Nos musiques redonnent le sourire à tous ces gens qui saignent.
Déjà c’est dur de vivre ici ne remuez pas la plaie.
Pour notre musique Monsieur l’ministre j’implore votre respect.
On passe des nuits blanches à bosser, à creuser nos méninges.
Nous montons nos labels nous-mêmes. Nous produisons nous-mêmes.
La promo c’est nous-même. Les télés, radios c’est nous-même.
La vente c’est nous-même. Nos clips aussi c’est encore nous-même.
J’en viens à écrire cette lettre parce que je passe des jours funèbres.
Je souffre tellement dans ma chair que je revois la tête des nègres.
Si vous qu’on appelle père culturel laissez tant de misères, pourquoi en vouloir aux êtres qui nous ont pillés nos richesses.
En quoi êtes-vous différents de tous ces gens pillent l’Afrique ?
En quoi êtes-vous différents de tous ceux-là qui sèment des crises ?
En quoi êtes-vous différents de ceux qui nous démoralisent ?
Monsieur l’ministre dites-moi, de quelle culture êtes-vous ministre ?
Je peux comprendre qu’on ne chante pas comme le faisait Tom Yom’s, Bébé Manga, Anne-Marie Nzié, Kotto Bass, ça je peux comprendre.
Je peux comprendre qu’on ne chante pas comme le faisait Guy Lobé, tous ses artistes décédés qui enfant savaient vous faire danser.
Monsieur l’ministre veuillez accepter qu’on les ait succédés.
Nos ainés savent combien c’est vrai qu’on les a détrônés.
Monsieur l’ministre quand serons-nous enfin considérer ?
Dans vos programmes, quand pourrons-nous enfin y figurer ?
Savez-vous combien d’millions cette zik rapporte en côte d’ivoire ?
Savez-vous combien d’milliards cette zik rapporte au Nigeria ?
Savez-vous combien d’milliards cette zik rapporte au Bafana ?
Dois-je vous rappeler combien cette zik rapporte aux USA ?
Monsieur l’ministre vous êtes à la tête du plus grand ministère.
Quoi de plus noble qu’être le chef de tout c’qui est culturel ?
Je vous en prie, laissez vos conflits générationnels
Donnez aux jeunes ce qu’ils méritent soyez donc rationnels.
Avez-vous idée de ce qu’on sacrifie pour faire cette musique ?
L’honneur, la dignité, l’école, l’amour de nos familles.
On court après les fils de riches pour qu’ils financent nos clips.
Monsieur l’ministre on ne veut plus vivre ainsi merci d’agir.
Je vais vous pourquoi nos ziks sont de plus en plus comiques.
C’est celle-là qui captivent très vite l’attention du public.
Il en va de même pour ces musiques taxées pornographiques le manque de fric abruti les artistes, les jeunes en payent le prix.
Monsieur l’ministre dans ce pays y’a tellement de génie.
On peut construire avec la zik on peut détruire aussi.
Vous nous poussez à faire d’la musique pour les boites de nuits.
Quand nous pouvons faire des classiques pour instruire ce grand public.
Veuillez à ce qu’on nous donne nos droits d’auteurs, on le mérite.
Nos droits voisins aussi; Qu’est-ce que ça fait dans vos cuisines ?
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